
J’ai cherché vainement une manière d’améliorer cette toile. Il y a d’abord la masse noire longiligne, à droite, qui m’énerve. Elle va peut-être recevoir tout à l’heure, quand j’aurai écrit ce texte, une couche d’une belle couleur taupe. C’est ma couleur préférée, je dirais, le taupe.
La toile a vécu quelque deux ans sur un mur de l’entrée principale de la maison, dans sa version originale sur fond blanc, autrement dit sur le canevas non couvert de couleur. On discernait sur ce fond blanc un foetus, un personnage replié sur lui-même en « petit bonhomme »…
Avant d’aller plus loin, je précise que j’ai fait couler du vernis à ongle sur cette toile. Ce fut le point de départ. Le vernis, juste assez épais, coule en créant sur la toile une belle ligne fine, sans flaque ni éclaboussure. J’ai fait des mouvements de la main pour obtenir que les lignes deviennent des boucles. J’ai utilisé deux ou trois couleurs de vernis. Dans les formes obtenues par le croisement des lignes, et fidèle à mon incontournable habitude, j’ai appliqué de la couleur. Des couleurs de terre, du bleu, du vert, du rouge vin, un rouge rosâtre…
Récemment, j’ai couvert le fond blanc d’une sorte de vert forêt, en incluant les côtés, qui n’apparaissent pas sur la photo. L’ajout de cette couleur dynamise un peu l’ensemble. J’ai aussi pensé que si plus de vert ayant servi à couvrir le fond venait aussi couvrir quelques formes intérieures, j’obtiendrais deux ou trois masses séparées les unes des autres. Cette séparation procurerait peut-être un effet de respiration.
Mais plus j’y pense, plus j’observe, plus je passe devant la toile et plus je cherche, plus je comprends qu’il n’y a rien à faire qui apportera une réelle différence. Je pourrais obtenir peut-être un 21% d’amélioration si je séparais les masses, si je les changeais de couleur, si encore je faisais ressortir une forme quelconque par des lignes de contour. Il est presque toujours possible, selon mon expérience, de faire ressortir un personnage d’un ensemble de masses, et j’entrevois aussi la possibilité d’une botte quand j’observe le bout rose arrondi de la partie inférieure.
J’interprète positivement cette abdication de recherche. J’ai fait ça plusieurs fois, créer une représentation figurative en regroupant, par un trait de contour, quelques masses de leur ensemble. J’ai aussi suspendu plusieurs fois au format portrait une toile que je pensais devoir se lire au format paysage. J’ai fait plusieurs études selon lesquelles j’explorais les gradations de nuances, ou les effets d’un fond pâle et à l’inverse d’un fond foncé.
Il est temps, donc, que je passe à autre chose, que je cesse de porter les mêmes pantoufles confortables. Je pourrais me mettre au pastel sec, j’en ai une boîte non entamée qui n’attend que ma visite. Je pourrais aller vers les matériaux mixtes. Je pourrais consacrer plus de temps à mon Tome III, auquel j’ai quand même nettement amélioré les soixante-dix premières pages. Je pourrais poursuivre l’acrylique en allant au-delà de mon attrait pour les petites masses…
Voir les dfférentes toiles à mesure des changements que tu apportes m’aiderait à suivre😊
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Je viens de t’envoyer par Messenger la seule photo que j’ai de cette toile avant l’application du vert forêt sur le pourtour.
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