Badouzienne 102

La tête dans les nuages

Je n’ai rien à exprimer, c’est la raison pour laquelle je ne publie guère ces derniers temps. Mais ne pas publier, c’est le meilleur moyen de ne plus être capable de me brancher à WordPress, parce que j’aurai oublié mon mot de passe, ou pour quelque raison que je n’anticipe pas. Alors, pour demeurer dans le bal des utilisateurs de technologie, j’écris aujourd’hui cette cent deuxième badouzienne, utilisant le prétexte d’une mise en ligne de ma nouvelle toile. En fait, c’est une ancienne toile que j’ai transformée. Les arbrisseaux manquent de précision, je ne sais pas encore si je les aime. J’aime le titre en tout cas. Et le personnage qui s’est créé de lui-même.

Je vais bien, je jardine assez peu mais je vais m’y mettre quand la chaleur sera de retour. Je ne m’épuise pas sur le tapis roulant. Je suis casanière et capable de ne pas sortir une journée complète sans sentir que je manque d’air. Je me lève plus tôt qu’avant, ça doit vouloir dire que je suis moins fatiguée. Je reçois les soins d’une ostéopathe, elle y est peut-être pour quelque chose dans mon regain d’énergie. J’écoute des films à la fortune du pot, en ce sens que Denauzier enregistre ceux qui, d’après lui, pourraient me plaire, sur les chaînes auxquelles nous sommes abonnés. Il se trompe rarement.

Je suis à corriger avec Ludo le Tome III, nous enverrons bientôt le fichier à l’impression pour encore cinquante exemplaires. Le Tome I est épuisé. Il me reste douze copies du Tome II, car ce n’est pas tout le monde qui, ayant lu, le Tome I, a voulu lire aussi le II. Je vais néanmoins imprimer encore cinquante copies du Tome III et je les distribuerai comme je le pourrai, ce n’est pas grave si je ne couvre pas les frais de l’impression. La nouveauté de ce prochain tome est qu’il contient des photos noir et blanc de mes toiles. Plusieurs d’entre elles n’existent plus parce que j’ai peint par-dessus.

Donc, je peins, en constatant chaque jour à quel point je suis limitée, à quel point j’atteins vite mes limites. Il est possible que je ne transporte pas mon équipement de peinture au chalet cet été. Je vais plutôt lire, et tricoter un très long foulard pour notre inuksuk. Il m’a dit avoir eu froid cet hiver. Je ne suis pas surprise, il n’avait pour se vêtir qu’un foulard de tissu glissant provenant d’un vieux rideau de douche dont Emmanuelle voulait se débarrasser.

Emmanuelle, puisqu’il est question d’elle, va très bien. Elle m’a fait cadeau de sa présence dimanche dernier à la fête des mères.

La vie continue. D’ailleurs, j’ai reçu du Gouvernement du Canada un formulaire pour recevoir dans onze mois la PSV. Saperlipopette. Il doit y avoir une erreur, je ne suis pas rendue là ! J’ai seize ans !

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Badouzienne 101

36 po X 48 po

J’ai passé une bonne partie de la journée d’hier à corriger les textes du Tome III avec Ludo. Il trouve mes textes intéressants car il se préoccupe beaucoup de la position des virgules. Intuitivement, il ne les installe pas aux mêmes endroits que moi. Quand j’étais plus jeune, je recevais tel un sacrilège la suggestion de modifier l’emplacement d’un mot dans une de mes phrases. J’avais l’impression que la couleur et la saveur de mon texte allaient en être appauvris. Maintenant que je suis plus vieille, et que je privilégie le travail d’équipe, j’acquiesce sans douleur à certaines propositions de Ludo, et même je le remercie, plusieurs fois plutôt qu’une.

Je voudrais corriger le tome IV cet été, pendant les deux mois complets que nous passerons à la campagne. Ce tome IV contient des textes appartenant à une période charnière en ce sens que je travaille encore à l’université, nous sommes en 2014-2015, tout en ayant pris la décision de la quitter. Je voyage entre Montréal la semaine et la région de Lanaudière le week-end. Je vis un retour aux sources en me posant dans la région, dans la mesure où je suis originaire de la ville de Joliette. Je me rapproche ce faisant de ma famille. J’apprends à faire la connaissance de Denauzier. Je me demande comment j’ai vécu cette période de transition, qui m’apparaît lointaine. Ce sera amusant de me replonger dans ces textes.

J’écris cela sans y croire le moindrement, je ne trouve pas amusant mais plutôt éprouvant de me confronter à la personne que j’étais il y a sept huit ans. Comme cela a été le cas pour les Tomes I, II et bientôt III, je vais essayer de « faire de mon mieux », de visiter tous ces textes sans vaciller, sans me laisser (trop) atteindre par l’insatisfaction.

Parallèlement à ce travail sur mes écritures, j’ai passé pas mal de temps à peindre ces dernières semaines. C’est avec une certaine fierté que je mets en ligne la photo de ma plus récente réalisation. Je ne sais pas comment cette toile s’intitule pour l’instant, mais je sais que je l’aime. Est-ce que je l’aime parce que je suis partie de tellement loin, qu’il était impossible de ne pas lui trouver une valeur ajoutée en étape finale, ou est-ce que je l’aime tout court ? Je l’aime tout court.

Moi qui essaie de ne pas discerner d’objets et de sujets dans les formes d’une abstraction, je suis la première à être attendrie par un bébé panda qui enlace sa branche comme si c’était sa mère, dans un besoin d’affection. Je ne dirai pas où ! Trois autres toiles sont en chantier. J’aimerais les terminer avant l’arrivée de l’été.

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Badouzienne 100

Artiste : Brent Lewis, découvert sur Facebook le 4 avril 2023

Je fonctionne drôlement. J’ai peint un fond très coloré dans les teintes d’orangé, que j’ai couvert de graffitis dont les couleurs étaient trop fades pour se distinguer nettement de l’orangé. J’ai donc décidé d’entourer les graffitis de la couleur Oakmoss qui est une sorte de gris neutre, de manière à mieux discerner, au premier regard, les graffitis. Les formes des graffitis étant arrondies, en boucles, en courbes, j’ai opté pour un enrobage angulaire, par contraste. Maintenant que tous mes graffitis sont enrobés de couleur grise formant des carrés, des rectangles, des triangles, le fond orangé a nettement perdu de sa vivacité, à tel point que j’ai eu recours à du jaune soleil, du blanc franc et du fuchsia pour égayer le gris et les graffitis aux tons fades ! Avoir tracé les graffitis avec des couleurs vives, dès le début, m’aurait épargné tout ce travail d’enrobage…

D’ailleurs, ce n’est pas du tout ces rangées de graffitis, sagement tracés les uns à côté des autres, que je voulais obtenir, au départ, mais plutôt un ensemble de lignes entrelacées, superposées, désordonnées, comme celles qui couvrent la toile de Brent Lewis, ci-dessus. Comment diable ai-je pu m’éloigner autant de mon intention initiale ? En me laissant happer par le mouvement du pinceau, un petit pinceau maigrelet, qui plus est. En étant attentive au son qu’il produit quand il glisse sur la toile, et en ayant envie que ce son soit suivi du même son. Cela donne un graffiti tracé attentivement, lentement, suivi d’un autre à côté du premier, et d’un autre pour que ne soit pas rompu le charme sonore, jusqu’à… 321!

Pendant que j’accumule ces formes fades qui se distinguent mal de l’orangé, plutôt que de saturer mes couleurs pour que les graffitis soient plus visibles, je me contente, toujours au son du pinceau, de me demander ce que je vais bien pouvoir faire pour « améliorer mon affaire », une fois que j’aurai cessé d’être bercée par le son magique !

Promis, après avoir couvert le gris d’une deuxième couche, car une seule n’est pas assez couvrante, après avoir vivifié ce gris avec des taches jaune soleil, blanc neige et fuchsia, je vais m’investir sérieusement pour tenter de me rapprocher d’un effet Lewis. J’aurai un diptyque au final : graffitis sages/immobilisés versus graffitis qui ont de l’élan et qui respirent en mouvement.

Demain, 6 avril 2023, j’aurai 64 ans… et je n’aurai pas fini les graffitis !

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Badouzienne 99

Ah ! Seigneur ! Encore un projet chronophage, celui des graffitis –dont il a été question dans mon texte précédent. Voici où j’en suis, onze jours plus tard. Il me reste quinze graffitis à envelopper de gris Oakmoss. Il m’en reste un grand nombre à enjoliver ensuite avec des couleurs vivifiantes comme autant de décorations jaunes, fuchsia et blanches. J’ai calculé qu’au mieux j’aurai terminé la toile dans une trentaine d’heures.
– Bof !, me suis-je dit, ça ne représente que trois jours de dix heures de coups de pinceau !
Ou cinq jours de six heures, pour les moins excessifs, ou même six jours de cinq heures.

J’hésite quant à la touche finale : avec une couleur non opaque, ou semi-transparente, je voudrais dessiner un graffiti géant qui occuperait une grande partie de la surface de la toile. La compagnie Golden fabrique en plein la couleur à laquelle je pense, d’ailleurs j’en ai déjà acheté un tube mais je ne sais pas s’il m’en reste. Il me faudrait m’assurer que les couleurs des 321 graffitis restent bien en place et ne s’étendent pas dans tous les sens, recevant l’humidité de la couleur transparente. Il me suffit, j’y pense à l’instant, de les fixer avec un produit en aérosol.

Pendant ces onze jours je n’ai guère écouté de musique pour m’accompagner dans mes fioritures. J’ai cependant beaucoup caressé l’idée d’enlever toutes les toiles qui égayent les murs de la maison pour les ranger dans une pièce du sous-sol où nous n’allons guère. Une fois les murs dégarnis, je les ferais couvrir de blanc par un peintre professionnel, n’ayant nulle envie de me lancer là-dedans. Le projet se résume très simplement : peindre tous les plafonds en blanc mat et tous les murs en blanc fini perle au rez-de-chaussée. Et mes toiles, une fois les murs repeints ? Elles continuent leur vie dans la pièce du bas. Elles attendent un événement exposition où elles partiraient, dans un monde idéal qui serait celui d’une vente pour plusieurs d’entre elles, vers d’autres cieux.

C’est le ménage du printemps, autrement dit. D’ailleurs, je cherche des preneurs de plantes…

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Badouzienne 98

On distingue à peine les enrobages grisâtres ! Ils sont plus nombreux en bas, à gauche.

Voyons voir. Je prévoyais couvrir ma toile de 20 rangées de 20 graffitis, pour un total de 400. Or, les aléas de la vie s’en sont mêlés. J’ai obtenu 19 rangées de 16 graffitis, et une rangée de 17. Pour un total de 321 graffitis. Je disposais de 10 mélanges de couleurs un peu trop pâles, d’autant que le fond de la toile est d’un orangé incendiaire. D’où il ressort que j’ai appliqué plusieurs couches de ces couleurs trop pâles sur les graffitis laborieusement formés, laborieusement car il faut quand même avoir de l’imagination pour en tracer 321 différents. J’avoue m’être inspirée en cours de route de l’alphabet perse et des idéogrammes japonais.

Trouvant le résultat fade, j’ai mis ma toile de côté pour me consacrer à une autre, mais le résultat obtenu avec cette autre étant lui aussi sans intérêt, et son exécution ayant requis un gros tube d’acrylique de couleur blanche qui coûte quand même plus de 20$, j’ai opté pour un temps de réflexion quant à ce projet qui me regarde, en ce moment, en ce sens que la toile, appuyée sur les portes, dans mon bureau, me fait face alors que j’écris ces lignes.

Délaissant la grande toile couverte de blanc, je suis revenue à mes graffitis, pour découvrir qu’ils prennent du galon si je les entoure d’une sorte de gris qui, lui aussi, ne ressort pas tellement sur l’orange incendiaire. Cette couleur grise porte le nom de Oakmoss. Au moins, elle couvre bien, mais il va falloir que j’en applique au moins deux généreuses couches.

Je me suis chronométrée tout à l’heure pour vérifier combien de temps me prend l’enrobage Oakmoss autour d’un seul graffiti. J’ai obtenu 2:50 min., mais ce fut un enrobage aisé, d’autres graffitis ont dû me prendre un bon 3:30 min. Pour simplifier le calcul, j’ai retenu un enrobage de 3 min. Puisqu’il y a 321 graffitis, cela fait 963 min., divisées par 60 = 16:05 heures.

En résumé, j’ai du pain sur la planche, mais quand je n’en ai pas je me sens abandonnée à mon triste sort, alors autant en avoir. Bien entendu, ce qui me turlupine, c’est la correction des textes du Tome III, qui n’avance pas parce que je me lance avec passion dans l’enrobage gris pâle de graffitis eux-mêmes difficiles à distinguer. Comme si, en fin de compte, le résultat m’importait peu, en autant que je sois en train de m’évader, un pinceau à la main.

Je m’évade d’autant plus que j’écoute des chansons sur YouTube, réentendues mille fois. Ainsi en est-il de Song for Sharon. Sans me décourager d’avoir si peu construit au fil des ans, si peu appris, si peu retenu, j’écoute la chanson et je me demande encore, comme lorsque j’avais vingt ans, qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire « Fleece me with the gamblers’flocks ». Je me force cependant et je vais vers des nouveautés, enfin, nouveautés pour moi. J’ai ainsi découvert Matt Holubowski, Julia Stone et Elliot Maginot.

Au moins, il y a un défi qui se porte bien : je m’étais fixé d’écrire 50 Badouziennes par année, pour une fréquence de presque un texte par semaine, et je pense être capable d’y arriver puisque dans deux textes ce sera chose faite.

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Badouzienne 97

Voici La force du nombre, titre d’autant approprié pour cette toile de 30 po X 53 po que chaque petite masse, à l’origine, fut numérotée. Il y en a 2665 au total. Le résultat, je trouve, est au rendez-vous, mais il m’a fallu patienter quelques années entre la première et la dernière exécutions. Je suis donc passée devant ma toile, suspendue au mur de l’entrée, un nombre incalculable de fois, en ressentant immanquablement une déception allant croissant. Bientôt je ne ressentirai plus rien par rapport à cette toile, ni déception navrante ni satisfaction tardive, car elle est sur le point de se rendre habiter chez mon frère Swiff.

Ce matin, j’ai couvert d’une couche de couleur supplémentaire les graffitis d’une autre toile de grand format, 40 po X 40 po celle-là. Elle risque, la pauvre, de connaître le même triste sort que La force du nombre, c’est-à-dire qu’elle va habiter l’entrée principale de la maison le temps que je trouve la manière de lui procurer son plein potentiel.

Mon tempérament boulimique, ici, me crée des ennuis. Un autre projet, en effet, s’est profilé, et je ne m’y consacre pas sous prétexte de finir d’abord les graffitis. Je n’ai pas la discipline de me consacrer quelques heures à une toile, et quelques heures à une autre, de manière organisée, structurée, planifiée.

Ce nouveau projet a pris naissance lors de l’atelier que j’ai organisé à la maison, la semaine dernière, qui a réuni Bibi, une amie et moi. J’avais sélectionné quatre photos de toiles que nous allions tenter de copier : un portrait de Henri Matisse, un pot de fleurs tiré d’un livre qui enseigne comment peindre à l’aquarelle, un paysage d’Antoine Dumas, et un autre paysage, plus tourmenté, de David Hockney. J’aurais choisi le portrait, quant à moi, mais Bibi ne l’aimait pas. Elle hésitait entre le pot de fleurs et le paysage de Dumas. L’amie nous disant beaucoup aimer le Dumas, nous y sommes allées pour Dumas.

Sa toile s’intitule Les illusions. Elle reproduit le Rocher Percé de manière réaliste. Il se découpe sur un ciel tourmenté dont les mouvements des nuages sont tout sauf réalistes. En ouvrant le livre au hasard, une fois notre atelier terminé –bien entendu–, je suis tombée sur une page qui explicite l’oeuvre, en ce sens que le ciel n’est pas tourmenté pour rien : les nuages évoquent des bateaux, plus précisément une caravelle, un sous-marin, un paquebot ! L’auteur du livre, Roland Bourneuf, qui m’a enseigné à l’Université Laval dans les années quatre-vingt, interprète ainsi la portée de ce tableau : « … [il] allie la représentation réaliste du Rocher Percé au symbole des nuages-navires avec, pour cargaison, nos rêves collectifs. »

Morales de l’histoire : 1. j’ai bien fait d’acheter ce livre sur le peintre Antoine Dumas dans un bazar de sous-sol d’église ! 2. Nous allons, Bibi, l’amie et moi, refaire la copie de la toile en tentant de faire ressortir les bâtiments maritimes dans le ciel !

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Badouzienne 96

Je fais face à un problème majeur. Comme la plateforme WordPress évolue tout le temps, il faudrait que je me déconnecte de mon blogue Badouz pour que soit effectuée une mise à jour, sans laquelle je n’aurai plus accès aux statistiques de fréquentation de mon site. Or, je ne me déconnecte jamais de WordPress. Cela revient à dire que je ne sais pas quel est mon mot de passe, requis lors de la reconnexion. J’en ai noté un, jadis autrefois, dans un carnet où sont consignés les mots de passe de mes différentes applications. Mais est-il encore valide ? Dieu seul le sait. Puis-je vivre sans mes statistiques ? Vais-je oser une déconnexion ? Il me reste quelques heures pour y penser, car la mise en vigueur de cette nouvelle fonctionnalité intégrée, qui a pour nom JetPack, est demain le 8 mars. Si je ne suis plus capable de me reconnecter à mon blogue, qui va pouvoir m’aider ? La dernière fois que j’ai eu besoin d’aide auprès de BMO, je suis restée une heure au téléphone sans que soit solutionné mon problème…

J’ai traité aux petits oignons mon beau taureau, pour ceux qui s’en souviennent. J’ai retracé les lignes noires qui en avaient besoin, modifié la tache de sang, appliqué au doigt quelques touches de violet iridescent pour créer des reflets, et vaporisé un apprêt qui fixe les couleurs. Il habite temporairement derrière un gros aloès, dans un coin déjà surchargé du salon, suspendu au mur. Mon neveu serait peut-être intéressé à l’acquérir. Pour cette raison, je n’ai pas proposé à Emmanuelle l’ajout de cette toile à sa collection, en ce sens que l’appartement de Montréal me sert un peu de galerie –privée– d’exposition.

Je me suis lancée ensuite dans une toile de grand format, 40 po X 40 po, que je désirais couvrir de sortes de graffitis, pour me sentir jeune, moderne, de mon temps, dynamique. Malheureusement, je m’y suis prise à l’ancienne, traçant des lignes verticales et horizontales sur la surface afin d’obtenir des carrés uniformes que je comptais remplir. Les lignes tracées avec un crayon de pastel blanc, que je peux effacer, ont laissé des traces sur la couleur orangée du fond. J’y suis donc allée pour la poursuite des pseudos graffitis sans lignes délimitant mes compartiments. Cela donne le résultat suivant : un début de toile avec des graffitis bien espacés, qui deviennent de moins en moins espacés les uns des autres. En outre, je serais bien en peine d’expliquer comment ça se fait que la première rangée du côté gauche contient 17 graffitis (au lieu de 20 initialement), et comment ça se fait que la dernière rangée, du côté droit, n’en contient que 16. Moi qui ai passé le temps que j’ai consacré à cette toile à compter et recompter ! Deux solutions s’offrent à moi : bien compartimenter ma surface pour un prochain projet semblable, ou laisser les graffitis couvrir la toile sans vouloir au préalable en gérer l’espace, cette deuxième option étant, on le sait tous, celle qui aurait dû prévaloir dès le début. Ce n’est pas grave. Je prends plaisir à fréquenter mes idéogrammes badouziens qui attendent une deuxième couche, voire une troisième.

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