Au rythme où vont les choses, je ne mettrai pas le pied dehors –pourtant il fait si beau– avant que de me rendre à mon rendez-vous chez la coiffeuse, tout à l’heure à 15:30.
Je me suis réveillée tard, comme il m’arrive trop souvent, pourtant nous nous sommes couchés tôt. J’ai accompagné mon toujours fidèle premier café, puis le deuxième, de mes lectures sur mon téléphone. Je pense m’être attardée à cette activité, à la fois amusante, instructive et chronophage, plus d’une heure et demie.
Pour changer de l’immobilité qui fut de mise pendant cette longue récréation, mes pas m’ont ensuite dirigée vers le tapis roulant, moyennant un arrêt dans la cuisine pour d’abord avaler quelques gorgées d’eau. L’engin est situé dans notre chambre à coucher. Lorsque je cours ou marche dessus, j’ai vue sur de hauts et maigrelets pins.
J’ai tenté de procéder avec un peu de rigueur, alternant entre celle-ci et l’observation des pins. Pour ce faire, je me suis inspirée de mon dernier test de tapis à l’hôpital, qui a eu lieu cet été. La technicienne, m’a-t-il semblé, inclinait pas mal le tapis, davantage qu’elle n’augmentait la cadence. J’ai été surprise de me sentir essoufflée, cette fois-là à l’hôpital, alors qu’il me semble ne pas l’être tellement quand je m’entraîne à la maison. J’y suis donc allée pour une inclinaison maximale, représentée par le chiffre dix. J’ai procédé progressivement, en consacrant une minute d’effort à chacun des dix niveaux. Puis, j’ai adopté l’approche inverse jusqu’au chiffre zéro.
J’ai aussi tenté de faire de grands pas par moments, qui revenaient d’eux-mêmes à de plus petits. Quand je me rendais compte, à travers l’observation des pins, que j’étais revenue aux plus petits, j’en refaisais des grands. Je me suis attardée, parallèlement, aux sensations dans mon corps selon que les pas sont grands ou petits. Quand ils sont grands, on dirait que mes mollets sont davantage sollicités. Quand ils sont petits, on dirait que les talons reçoivent plus d’impact.
Une fois concentrée de la sorte sur les parties de mon corps, j’ai voulu me prêter à un exercice de visualisation. J’ai commencé par les orteils, les chevilles, les mollets, les genoux, les cuisses, les fesses, les hanches. Je me suis dit que chacune de ces parties recevait une sorte de traitement apaisant différent. Les orteils s’enfonçaient d’eux-mêmes dans la semelle de mes chaussures; les chevilles recevaient des pressions en forme de cercles; les mollets se laissaient couvrir d’aiguilles comme en acupuncture; les genoux absorbaient un fluide magique plus efficace que la glucosamine; les cuisses recevaient une alternance de chaud/froid; les fesses recevaient des petits coups de marteau comme m’en donne la chiropraticienne dans la zone de la nuque; les hanches…
Je pense qu’à l’étape des hanches, j’étais en train de penser à une gourou dont il a été question hier, en parlant avec des amis. À cause d’elle, mon exercice de visualisation s’est terminé sans que soit traité le haut du corps ! Je commencerai donc par la haut, à ma prochaine séance de tapis.