Je vais mieux aujourd’hui, au surlendemain de ma vaccination. Par précaution, je suis allée voir ma pharmacienne et je lui ai demandé si je devais augmenter ma dose de Coumadin, pour être certaine de ne pas avoir de thrombose, étant donné que j’ai reçu l’AstraZeneca. Elle m’a rassurée en deux phrases de peu de mots, en ce sens qu’il a suffi qu’elle intervienne minimalement pour me rassurer puisque je ne suis pas vraiment inquiète. Comme je me contente rarement d’une exagération modeste, je lui ai aussi demandé s’il était préférable que je consomme dorénavant plus de vin, qui dilue le sang !
J’ai fait au moins une erreur dans mes textes d’hier, je m’en suis rendu compte après coup. Les chauffeurs de taxi sont souvent d’origine haïtienne, alors que j’ai écrit avoir croisé à Montréal des hommes originaires du continent africain. Mais il suffirait d’approfondir un peu le sujet pour découvrir qu’il y a peut-être du vrai dans ce que j’ai écrit.
Notre retour en voiture à la campagne, Emmanuelle était avec moi, a été sportif. D’une part, je commençais à ressentir les effets du vaccin, du soleil, de la marche excessive et de la mauvaise alimentation. D’autre part, il commençait à faire sombre, cela rend la conduite plus difficile, et il s’est produit deux événements troublants.
Le premier a eu lieu sur l’autoroute 440 et a consisté en la perte, sur la voiture qui était devant la mienne, d’un gros morceau de métal qui a fait des flammèches en rebondissant et en se frottant sur l’asphalte de l’autoroute. La voiture a aussitôt tenté de changer de voie pour se rendre sur l’accotement, et j’ai quant à moi tenté de ne pas dévier de la mienne. J’imagine que le conducteur aura voulu s’accorder un répit de quelques minutes pour se remettre de ses émotions, s’il ne s’est agi que de la perte du silencieux, par exemple. S’il s’est agi de la perte d’une roue, c’est une autre histoire, mais il me semble qu’on l’aurait vu rouler sur la chaussée. Il faut dire que tout se passe très vite dans ce type d’histoire.
Plus loin sur notre trajet, nous étions alors entre Ste-Julienne et Rawdon, nous avons écrasé un animal. Il est apparu subitement sur la chaussée, en plein milieu de celle-ci, immobile et nous montrant son arrière-train. La surprise et le choc d’avoir causé la mort m’ont fait tousser au point de m’étouffer.
– Ça va, maman ?, m’a demandé ma fille.
– Très bien, ai-je répondu d’une voix complètement éteinte.
Le décès est-il celui d’un chat, d’un chiot ? Je peux seulement dire que la bête nous est apparue complètement noire et à poils longs.
Cet incident a fait en sorte que j’ai raté l’embranchement pour Rawdon et que j’ai commencé à ne plus reconnaître le paysage, les commerces, bref le décor que j’entrevoyais dans la pénombre.
– Je pense qu’on a passé tout droit, ai-je dit à ma fille d’une voix qui se ressaisissait tranquillement.
Elle a vérifié sur son téléphone en consultant le GPS, m’a confirmé qu’on roulait dans la mauvaise direction, j’ai corrigé le tir en tournant à la première occasion pour rouler en sens inverse. Cet incident cependant nous a fait emprunter une route que je ne connaissais pas et dont je ne pouvais anticiper les nombreuses courbes.
J’étais encore plus fatiguée, on le devine, quand nous sommes enfin arrivées à la maison, aux environs de 21 heures.