Jour 11

Mes cheveux sentent la fumée car nous avons fait un feu. J’ai ramassé hier et aujourd’hui des feuilles mortes sur le terrain avec un râteau japonais, malgré le vent qui m’en ramenait autant que j’en enlevais.
– Bof, me disais-je, l’important c’est de bouger.
Nous avons aussi arraché des framboisiers sauvages qui s’étaient répandus à un endroit plat du terrain, là où on fait le feu, justement. Nous allons entamer la belle saison avec un espace fraîchement défriché sur lequel on va s’asseoir, dans nos chaises pliantes, sans sentir que nous sommes précairement et de guingois installés.
De guingois, ça va avec mon cahin-caha du texte précédent.

Pendant que nous nous reposions cet après-midi, entre deux épisodes de râteau et de fourche, devant le feu qui lançait la fumée des feuilles calcinées sur nos visages, je me suis demandé comment allait se poursuivre mon activité bloguéenne. Je pourrais noircir des textes, une fois que seront écrits les onze qu’il me reste à écrire, pour faire le point quant aux corrections qui risquent de m’occuper pendant plusieurs mois. J’ai déjà corrigé les 220 textes de ma première année d’écriture, en 2011. Je les ai corrigés en y allant rondement, en trois semaines c’en était fait. Je ne sais pas si je vais avoir la force et la concentration requises pour procéder aussi efficacement pour le gros tas qui s’est accumulé au fil des neuf années suivantes.

Je vais m’attaquer prochainement, toujours est-il, aux textes de la deuxième année, qui ont été écrits en 2012. Il y est question, d’entrée de jeu, de l’achat de ma voiture Sonic. Je le sais parce que j’ai vaguement tenté de corriger les premiers textes de cette deuxième année. Autrement dit, j’ai lu quelques textes, je les ai un peu corrigés, je me suis découragée, alors j’ai arrêté ça là. Je n’ai aucune idée de ce que peuvent contenir les publications de cette année 2012, hormis des descriptions de mes toiles en cours et des commentaires quant à des événements survenus au travail. Peut-être est-ce cette même année que j’ai fait entrer des personnages fictifs dans mes récits quotidiens, personnages qui ont fait du surplace plus souvent qu’autrement.

L’année 2013 est riche en surprises, ça je le sais, dans la période qui a suivi ma chirurgie cardiaque, au mois de juin. Pendant ma convalescence, j’ai écrit sous l’effet des drogues qui m’ont été administrées à l’hôpital et qui ont pris un bon mois à s’éliminer de ma personne. Ce n’est pas comme si j’avais écrit sous l’effet d’hallucinogènes, j’étais consciente d’être droguée, de n’être pas tout à fait la personne que je suis en temps normal. Pour avoir relu quelques textes de cette époque-là, je trouve que ça paraît que j’étais droguée, mais peut-être que les lecteurs ne s’en rendront pas compte.

Rien ne me vient quant à ce que j’ai pu écrire en 2014, quoiqu’il a dû y être question un peu de ma rencontre avec Denauzier, au mois d’août. Et comme ce fut l’année d’un séjour à Paris, il a aussi été question de ce séjour assez tumultueux, mais ça ne paraît pas dans mes textes qu’il le fut.

À partir de 2015, je m’en sors mieux de ma tentative de rétrospective car je suis devenue retraitée et je me suis mise à jardiner de manière assez soutenue. Place fut faite, dès lors, aux hostas, aux bibittes, aux plates-bandes. J’ai aussi visité ma tantine, hebdomadairement, et relaté quelques-unes de nos escapades au marché d’alimentation.

Je m’arrête là. J’ai l’impression de n’avoir aujourd’hui rien écrit de nouveau, pour n’avoir brassé que du vieux. Je demande leur indulgence à mes quelques amis lecteurs.

C’est mon dernier jour de 61 ans, je change de chiffre demain le 6 avril.

À propos de Badouz

Certains prononcent Badouze, mais je prononce Badou. C'est un surnom qui m'a été donné par un être cher, quand je vivais en France.
Cette entrée a été publiée dans 2 200 textes en 10 ans. Mettre ce permalien en signet.

Laisser un commentaire

Entrer les renseignements ci-dessous ou cliquer sur une icône pour ouvrir une session :

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s