« S’adresse à des lecteurs de 7 à 77 ans », est-il écrit sur les albums de Tintin.
Demain, Jour 76, rendra hommage à la tenue des Jeux olympiques à Montréal.
Quand il a eu 75 ans, nous avons organisé une belle fête surprise pour papa. Il tremblait alors déjà, en permanence, de la main droite, et j’avais remarqué, à son entrée dans la pièce où nous l’attendions tous, que sa main s’était mise à trembler davantage sous le coup de la surprise et de l’émotion.
Je n’ai déjà plus d’inspiration pour le chiffre 74 et non plus 73. Avoir une idée pour 73, je forcerais la note et j’en trouverais une pour 74, mais je préfère abandonner.
De toute façon j’ai quelque chose à écrire, mais je crains que ce soit difficile à exprimer de manière fluide. Je vais néanmoins essayer.
J’ai passé les sept jours précédents au chalet, sans eau ni électricité. J’en profite toujours pour me dire que je vais faire décroître le nombre de textes qu’il me reste à écrire, mais je m’y découvre tellement occupée que c’est à peine si j’entrouve mon ordinateur. J’en profite aussi toujours, rendant par conséquent mes bagages bien lourds, pour apporter des livres. J’avais apporté ma brique, presque complétée, je suis fière de moi, des Lettres à Anne écrites, on le sait depuis le temps que je brode autour de ce sujet, par François Mitterrand.
C’est par l’intermédiaire de la technicienne qui a fait mon échocardiographie à l’hôpital de Joliette il y a deux ans et demi maintenant, que j’ai découvert l’existence de ce livre. Il était déposé en effet sur une tablette dans la salle où travaillait la jeune femme, le signet positionné je dirais au premier tiers du livre.
Je suis retournée pour une échocardiographie récemment –était-ce en novembre dernier ?–, et, coup de chance, je suis tombée sur la même technicienne. Je suis revenue bien entendu sur le sujet des Lettres pour Anne. Elle m’a dit qu’elle n’avait pas fini le livre, mais qu’elle en avait lu quand même pas mal.
Puis, je lui ai demandé qu’est-ce qu’elle avait lu d’autre, après Mitterrand. Elle m’a répondu qu’elle avait lu Belle du Seigneur, une autre brique, sans pouvoir toutefois me dire quel en était l’auteur. Ma recherche personnelle m’a permis d’apprendre –parce que je ne le savais pas– que c’est Albert Cohen qui en est l’auteur, un Suisse francophone, que le livre a été publié en 1968 mais qu’il a été commencé avant la deuxième guerre mondiale.
Toujours est-il que dans une de ses lettres, François écrit à Anne qu’il s’apprête à lire… Belle du Seigneur ! Malheureusement il ne commente pas le livre. Il lisait toutes sortes de bouquins, bien sûr, dont Le meurtre de Roger Ackroyd, qu’il lit d’un coup tellement il est accroché par l’histoire, ou encore Le chien des Baskerville, dont il ne dit rien, mais surtout Le Mas Théotime, de Henri Bosco, qui semble l’avoir beaucoup bouleversé.
C’est ce que j’avais à écrire aujourd’hui, que la technicienne de l’hôpital a lu et Mitterrand et Cohen. Cohen, pour ma part, je ne l’ai pas lu, mais Mitterrand si. D’où il ressort que la technicienne a en commun avec Mitterrand d’avoir lu Cohen, et moi en commun avec la technicienne d’avoir lu Mitterrand.
Mais en tant qu’autrice formidable de ce bloc, je fais loger à la même enseigne, en un seul texte, les illustres personnages que sont Mitterrand, Cohen et la technicienne.