Le 24 était jour de retour au chalet, un jeudi, alors qu’habituellement, comme il en est fait mention dans mon texte précédent, nous faisons la route pour nous y rendre le vendredi. Une souris prisonnière d’une trappe nous a accueillis.
Le 25 fut jour de tour du lac en quatre roues. Je m’étais habillée comme un oignon, la pelure finale étant celle de mon habit de motoneige. Or il faisait doux, et à chaque arrêt pour profiter des beautés de la nature, pour boire de l’eau en ce qui me concerne et de la bière en ce qui concerne mes compagnons de route, pour nous délier les jambes aussi, à chaque arrêt je m’empressais d’enlever mon manteau pour ne porter que ma salopette dont j’ouvrais les fermetures éclairs sur le côté de chaque jambe pour recevoir un peu d’air.
Il n’y a pas d’érables qui deviennent rouge feu, rouge sang, dans cette région du nord de St-Michel-des-Saints. Les couleurs automnales sont le jaune, un peu l’orangé et le rouille, essentiellement.
Le 26 a commencé sur une matinée de promenade dans le sentier que l’on appelle De la sablière, avec ma belle-soeur et cette voisine que j’affectionne et dont il a été question dans un texte précédent. Quand même, nous avons marché cinq kilomètres, d’un bon pas. En après-midi, nous avons clos la saison du ponton en nous rendant jusqu’à l’autre bout du lac visiter un ami. À l’occasion de ce genre de sortie, on apporte nos chaises pliantes, nos boissons et des croustilles pour ne pas arriver les mains vides. On s’installe dehors tout le monde et on profite de la journée délicieuse en se laissant caresser par le vent doux, en ce sens qu’un vent doux, hier, était au rendez-vous.
Nous sommes aujourd’hui le 27. La porte patio est grande ouverte me faisant savourer la musique symphonique des arbres qui valsent. Mon mari vaque aux occupations de fin de saison parmi lesquelles la fermeture de l’acheminement en eau. En fin de journée nous ferons le trajet, qui ne demande qu’un petit deux heures, du retour à la maison.
Le 28, voilà j’y arrive, est le jour de naissance de papa. Il aura 90 ans. La dernière fois que je suis allée le visiter au CHSLD, j’ai été prise d’un tel coup de cafard que je n’ai pas, égoïstement, eu la force de le nourrir. Il dormait, la préposée m’a dit qu’il y avait de fortes chances qu’il ne soit pas mort de faim lorsqu’il se réveillerait, alors je suis repartie. Depuis, je pense que les conditions de visite se sont resserrées à cause du regain covidien. Je ne sais pas comment on m’accueillera mardi prochain, après mon cours de dessin. Le 28, encore, c’est demain. Puisque je suis rendue à y faire référence, c’est que j’aurai réussi à parcourir mon passé récent –pendant lequel je n’ai pas écrit– pour me rendre jusqu’à un futur très très proche. Ça veut dire qu’à partir de demain, je devrai me tourner vers un autre thème que celui de la récapitulation des événements pour noircir mon écran.
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À propos des productions Badouz
Écrire un texte par jour, du lundi au vendredi, pendant dix ans. Cela représente grosso modo 220 jours par année, ou 2 200 textes en dix ans. La numérotation décroissante exprime le compte à rebours. Le dernier texte, Jour 1, est prévu fin avril 2021.