Hier, en soulevant la feuille d’un hosta, j’ai découvert cinq clochettes rondes accrochées à un plant de muguet. Seigneur ! Je ne savais pas qu’il y avait du muguet dans ce coin-là ! Cela m’a émue, j’ai laissé s’exprimer une exclamation quelconque. J’ai aussi pensé à François Mitterrand qui écrivait souvent à Anne Pingeot à quel point telle fleur nouvellement éclose l’avait ravi.
Je m’intéresse plus qu’avant, de toute évidence, à l’art paysager. Ou disons aux plantes et aux fleurs. À tel point que je cherche sur Internet les noms de certaines d’entre elles. Je les écris sur un bout de papier, je dépose le bout de papier sous l’assiette dans laquelle repose le pot. Quand je vais en avoir l’occasion, je vais me procurer des bâtons de bois, de type bâton de Fudge ou de Popsicle, et je vais écrire dessus les noms que j’ai trouvés, et je vais planter le bâton dans la terre, dans le pot. Ceci afin de m’éviter la peine, essentiellement, d’avoir à d’abord faire la recherche du nom, si des inquiétudes d’entretien devaient se présenter. Ayant déjà le nom sous la main, ma recherche sur des sites d’horticulture sera accélérée. En vieillissant, on devient prévoyant !
En vieillissant, on s’organise peut-être un peu mieux. Ainsi, je me suis constitué quatre zones de travail dans la maison. Une zone pour le traitement de la correspondance –qui se limite au règlement de certaines factures–, une zone pour le coloriage de mes mandalas, une zone pour le collage de ces derniers sur un grand carton, une zone enfin pour l’écriture.
Hier lundi, pour entamer la semaine, j’ai passé la matinée dans la zone Traitement de la correspondance.
La zone de l’écriture a été définie dans la véranda, au son du bruissement des feuilles, de l’entrechoquement des tubes du carillon, du chant des oiseaux –beaucoup de corneilles. À ces trois éléments bucoliques s’ajoute le son des freins moteur Jacob des gros camions qui montent et descendent la côte d’un chemin à proximité menant à une autre zone, domiciliaire celle-là. Certaines personnes n’ont pas ressenti, financièrement, l’effet de la Covid, à en juger par le mouvement de va-et-vient de ces véhicules lourds. Ça continue de se construire autant, mais je dirais, d’après ce qu’a expérimenté mon mari, que l’approvisionnement est moins évident qu’avant.
– Il n’y a rien de ce dont j’ai besoin pour la réparation de la toiture, a-t-il constaté, revenant bredouille de la quincaillerie.
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