Jour 421

Emma

Chouchou 22 ans.

Après tantine, papa, Bibi et moi, ma nouvelle chronique familiale s’intéresse aujourd’hui à ma fille.
Voici chouchou ci-contre photographiée en mars dernier, enlaçant ses deux grands amis : Goune le chien et Mia la chatte. Goune existe depuis toujours dans la vie de ma fille, il appartenait auparavant à ses frères. Une journée que ça n’allait pas dans notre vie familiale et que je m’étais mise à pleurer, Emma avait dit, inquiète :
– Qu’est-ce qui se passe maman ? Ça ne va pas ?
Pressentant que ça lui prendrait un adjuvant pour traverser l’événement, elle était allée chercher Goune dans sa chambre au sous-sol et était remontée au rez-de-chaussée, protégée par son toutou sous le bras.
Je l’avais trouvée mature et équilibrée de savoir, à son jeune âge, trouver du réconfort par elle-même.
Voici chouchou arborant son pansement anti-comédons sur le nez, dont mon esthéticienne déplore l’utilisation car il arrache le fin duvet et que ce dernier repousse, moins fin. Emmanuelle se fiche du duvet moins fin, il faut savoir choisir ses batailles et la bataille principale ici et à court terme est celle des points noirs.
Voici chouchou avec son œil gauche myope qui louche légèrement mais ça ne paraît pas sur la photo derrière les lunettes.
Voici chouchou avec son amour Mia. Quand je suis de passage chez ma fille et que je m’installe pour écrire mon blogue, je dépose mon ordinateur sur le comptoir de l’îlot de la cuisine. Cet îlot est l’endroit où Emma passe le plus clair de son temps pour étudier. Je ne suis pas sitôt assise sur un tabouret que la chatte saute sur mes cuisses, exige des caresses par des mouvements de tête insistants, et marche ensuite sur mon clavier comme si de rien n’était. Quand Emma vient s’installer à côté de moi –quoique, en réalité, c’est moi qui m’installe à proximité de son quartier général– Mia ne tarde pas à arriver par derrière et à se coucher à côté de ma fille. Elle s’installe sur le chandail d’Emma, déposé en tapon sur le comptoir à côté de son ordinateur.
– Regarde comme elle est belle !, s’exclame alors ma fille.
Récemment, Emma m’a envoyé une vidéo dans laquelle elle pratique sa présentation orale pour une évaluation de fin de trimestre. Son projet consiste à montrer comment fonctionne une interface logicielle qui permet de prédire si les patients répondront positivement ou non à un traitement par radiothérapie. Je ne saurais dire si Emmanuelle a travaillé à la fois sur le programme qui roule derrière l’interface, ou seulement sur l’interface, mais je sais qu’il y a dans le processus quelque chose d’associé au Deep Learning. Je sais aussi que lorsqu’elle « entraîne des réseaux de neurones », c’est en lien encore ici avec le Deep Learning. Je n’entends pas bien les mots prononcés par ma fille parce qu’il y a un fond musical dans la vidéo qui brouille l’enregistrement de sa voix, mais l’interface semble facile à utiliser, donc bien conçue. Arrive la fin de la vidéo, qui est-ce qui se pointe le bout des moustaches ? La Mia !
Voici ma fille avec ses grandes lunettes, son œil qui louche, son chien de peluche, sa chatte vivante âgée de déjà dix ans, son pansement anti-comédons, son grand hoodie de l’école Face, devant mon pastel encadré, tronqué de sa moitié, représentant une amibe verte géante à tête d’hippocampe qui se laisse flotter dans une mer rouge sang.

À propos de Badouz

Certains prononcent Badouze, mais je prononce Badou. C'est un surnom qui m'a été donné par un être cher, quand je vivais en France.
Cette entrée a été publiée dans 2 200 textes en 10 ans. Mettre ce permalien en signet.

Laisser un commentaire