Il vente en titi ce matin. Je suis seule. Mon mari est parti faire réparer un de ses véhicules au garage de St-Félix. J’entends la machine au sous-sol essorer les draps « santé » de notre grand lit. J’aurai le temps de les faire sécher avant de quitter la maison dans une heure, pour ma journée tantine. Je me demande déjà ce que je vais porter pour affronter cette journée frisquounette, d’autant que ce soir nous nous rejoindrons, la famille Longpré, à la cabane à sucre Dupuis, à St-Jacques. Je me demande ce que je vais porter, mais je ne me le demande pas vraiment. J’arrive dans mon walk-in et je prends le plus souvent les vêtements usuels, ceux qui font toujours l’affaire, ceux qui sont confortables. Je me décide rapidement parce que la chambre n’est pas chauffée et qu’il y fait froid, pas plus de 15 degrés je dirais.
Mon frère m’a demandé de m’occuper du chien de tantine aujourd’hui, en ce sens qu’il faut aller acheter un médicament à la clinique vétérinaire de Rawdon. Ça fait de la route en perspective, comme d’habitude quand on habite en région. Je pars d’ici, je vais chez tantine. Je lui propose en parlant fort d’aller à Rawdon pour son chien, et je lui explique qu’on n’amène pas le chien. Avant la clinique vétérinaire, comme on a le ventre vide, on prend le temps de dîner. On essaie de ne pas trop manger au restaurant puisque le soir on se bourre la fraise à la cabane. Ensuite, direction clinique. Ensuite, retour à la maison de tantine. On joue probablement quelques parties de Chromino. Je décline ses propositions de friandises, mais je suis certaine qu’elle va se laisser tenter, cabane pas cabane. Elle prend quelques chocolats, elle les dépose à côté d’elle sur la table, puis elle constate qu’ils sont partis pas mal vite, pourtant je n’y suis pour rien, alors elle se relève et retourne prendre quelques exemplaires de ses chocolateries qu’elle dépose à la même place, à côté d’elle. Elle gagne, je gagne aussi, mais je pense qu’elle gagne plus souvent que moi.
On repart à 17 heures direction St-Jacques, c’est l’endroit où se trouve la cabane. C’est une petite trotte. Peut-être que tantine en profitera pour s’offrir un roupillon. On arrive, on s’embrasse tout le monde à la manière Longpré, avec beaucoup d’exclamations, on soupe, je reviens conduire tantine chez elle, et je retourne à la maison je dirais vers 21 heures.
Là, je me paie du temps assise sur le canapé à côté de mon mari. C’est peut-être le meilleur moment de ma journée. Il n’y a rien qui m’attend devant, dans le fil du temps, je me délecte de ce rien dans lequel je me laisse flotter.
C’est sûr qu’ainsi enfilés et grossièrement résumés, les événements de ma journée inspirent l’ennui, le pensum, ou la chaîne robotisée.
C’est sûr que Simone aurait plus substantiel à raconter.
La laveuse a terminé son cycle, mon mari est de retour, il ne me reste que vingt minutes pour me préparer. J’y vais.
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