
Communément appelé laurier sauce, il est le seul comestible de toutes les variétés de laurier. Celui qui m’a été donné aujourd’hui est quand même en moins bon état.
Coup de théâtre : les coccinelles sont arrivées, qui envahissent nos maisons à l’approche du froid, mais qui ne sont pas encore dans nos maisons parce qu’il fait encore assez chaud dehors. Les coccinelles sont arrivées et que font-elles ? Elles mangent les cochenilles farineuses ! Ah bien bâtard ! Je vais les laisser en manger en masse, mais je vais aussi, quand même, procéder au traitement choc, celui pour lequel j’ai acheté du savon liquide noir. En fait, à l’heure où j’écris ces lignes, j’ai déjà vaporisé le traitement sur toutes les plantes que je possède. J’ai fait ça dehors, sur la galerie avant. Et je vais le faire les trois prochains jours.
Ce matin, mon voisin m’appelle. Il me propose de me donner la moitié de son laurier.
– Ça va te faire économiser, a-t-il dit, tu n’auras plus besoin d’acheter des feuilles de laurier au IGA ! Tu en coupes une feuille ou deux quand tu fais tes rôtis, et la saveur est décuplée par rapport aux feuilles achetées.
– D’accord, ai-je répondu, je suis preneuse.
J’aurais dû répondre non, puisque j’ai déjà trop de plantes, mais j’aime mon voisin et l’idée d’aller chez lui couper la plante et rempoter chacun la nôtre me plaisait. J’y suis allée à deux heures cet après-midi, la bedaine encore pleine de tomates cerises que ma sœur m’a données et qui ont constitué notre dîner. J’ai monté à pied la côte qui mène chez lui en essayant de ne pas ralentir. Je suis arrivée pas trop essoufflée finalement. Il était déjà dehors, en train de sortir le laurier de son pot. Je me suis assise à proximité du pot pour regrouper les branches de mes deux mains afin que l’opération soit plus facile pour mon ami voisin. Ainsi accroupie, qu’ai-je aperçu, le nez dans les branches ? Des cochenilles en quantité industrielle !
J’ai lu un article à propos des cochenilles. Il suffit qu’on en laisse une sur une plante pour qu’elle soit à l’origine d’une infestation complète dans une maison. Alors l’histoire du savon liquide noir, mélangé à de l’alcool et à de l’huile dans un litre d’eau, c’est peut-être efficace, mais, comme l’aurait dit mon père, il faut savoir en prendre et en laisser. Enfin… les prendre et ne pas en laisser. Je vais d’abord traiter mes plantes avant de les rentrer, et une fois rentrées je vais les surveiller. C’est ce que je peux faire de mieux.
Je dois avouer que j’aime ça, gratter la feuille pour en retirer les larves agglutinées. Mon voisin aime moins ça.
– Je vais les enlever progressivement en prenant mon café le matin, a-t-il décidé au bout d’un moment.
– Je vais en enlever encore, une fois rendue à la maison, me suis-je dit pour ma part, et c’est ce que j’ai fait.