Finalement, mon blogue est l’endroit où je me rencontre moi-même, telle que je suis, ou telle que je pense être. Moi qui pensais écrire pour les autres, pour partager mes expériences avec les autres, je me rends compte que j’écris avant tout pour me retrouver, pour m’entendre penser. C’est dans l’activité qui me lie à mon blogue, à savoir l’écriture, que je me sens authentique et naturelle. Que je m’abandonne. Je m’y repose de la vie de tous les jours, de tous ces jours au cours desquels, immanquablement, je prononce une phrase –quand ce n’est pas plusieurs !– uniquement pour la forme. Je m’y repose des sourires forcés qui me servent à me sortir d’une situation qui ne finit pas assez vite à mon goût. J’y puise la détente, la relaxation, j’y pratique la méditation. Je me parle ou je me tiens en silence, sans mots, fixant mon écran. Peu importe, je m’y laisse flotter. Je laisse mes doigts s’animer sur le clavier. Le blogue vient avec un certain nombre d’éléments qui me plaisent tous : mon bureau, le son dans mon bureau de l’air pulsé pour la circulation de la chaleur, le tic tac de mon réveille-matin, mon ordinateur Vaio qui me vient de François, le désordre de ma surface de travail, la lampe noire qui m’a été donnée il y a des siècles par un oncle, mes plantes le long de la grande fenêtre. J’ai véritablement besoin, sur une base régulière, de venir m’asseoir devant mon écran et de vivre en dehors du temps, suspendue au fil d’un souvenir ou d’une invention qui se précisent au fur et à mesure que je leur offre l’espace pour se déployer. J’ai besoin de cet abri qui me tient momentanément à l’écart du tumulte de ma vie pourtant bien tranquille.
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Badouziennes
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Une autrice illustrement inconnue !
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