Jour 740

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Voici une des images que me retourne Google pour Enfant de nanane.

Mes oreilles se sont régalées en fin de semaine au chalet.
– T’é forte en enfant de nanane, m’a dit ma belle-maman me voyant soulever un gros seau plein d’eau.
En enfant de nanane, ça faisait des années que j’avais entendu cette expression qui sortait autrefois de la bouche de papa.
Nous avions une fête de famille autour de l’événement chasse à la perdrix en quatre-roues. Nous sommes revenus avec quatre perdrix, dont deux tirées par mon mari, qui sont en train de cuire dans la mijoteuse depuis sept heures ce matin lundi, mélangées à des haricots blancs en sauce tomate. La sauce est rehaussée d’huile de noix de coco conformément à notre alimentation cétogène, ça donne un parfum délicat au plat. Bien entendu, belle-maman, à bientôt quatre-vingts ans, n’était pas en mesure de nous suivre en quatre-roues, d’autant que les sentiers sont très cahoteux à cause de la pluie que nous avons connue ces derniers jours. Elle est restée au chalet avec d’autres qui ne mouraient pas d’envie de se faire brasser sur les véhicules. Puis nous avons soupé et passé la soirée à placoter. Quand est venu le temps de faire sa toilette, belle-maman s’est mise à chercher son sac à main pour y prendre sa brosse à cheveux. Pas de sac à main.
– Que cherchez-vous ?, lui ai-je demandé voyant qu’elle passait d’un sac de bagages à l’autre et à l’autre, elle en avait trois petits.
– Ma sacoche !, s’est-elle exclamée. À mon âge, on passe son temps à chercher.
– Je vais vous aider, ai-je proposé.
Je me suis mise moi aussi à fouiller dans un sac, et dans l’autre et l’autre. Sans succès.
– J’ai souvenir, m’a dit ma belle-mère, d’en avoir fermé la glissière dans la chambre, ici. Ça veut dire que je l’ai apportée ? Mais ça se peut aussi que je me mélange et que je ne l’aie pas apportée…
Je déforme les mots pour les adapter à mon niveau de langage. Ma belle-mère n’a pas dit avoir fermé la glissière de son sac et elle n’a pas dit non plus ici. Elle a zippé –ou dézippé– son sac dans la chambre icitte.
– Il faut que je continue de chercher, a-t-il soupiré.
– Bien, je ne vois pas à quoi ça servirait puisqu’on a fouillé dans tous les sacs et que je viens de regarder dans les autres pièces du chalet, ai-je répondu, pragmatique.
Voyant qu’elle était absorbée coûte que coûte par la recherche de sa sacoche, j’ai laissé ma belle-mère poursuivre sa quête et je suis allée me brosser les dents. Ensuite, je suis allée lui dire que la salle de bains était libre et que je m’en allais me coucher.
– Je l’ai trouvée !, s’est-elle exclamée comme j’arrivais dans sa chambre.
– Seigneur ! Où était-elle ?
– Dans le compartiment extérieur de ma valise, icitte, m’a-t-elle montré en mettant le doigt sur le compartiment extérieur de sa petite valise noire, bel et bien, que j’avais jugé trop petit pour héberger un sac à main.
Elle n’a pas dit un compartiment extérieur, d’ailleurs. Elle a peut-être juste pointé la pochette du doigt.
– Je ne suis pas si folle !, s’est-elle exclamée.
– Et vous n’êtes pas morte non plus !, ai-je ajouté pour la taquiner parce qu’elle a répété plusieurs fois pendant le week-end qu’elle allait peut-être mourir sous peu.
Cette mini aventure avec ma belle-maman a constitué un moment exquis de mon week-end.

À propos de Badouz

Certains prononcent Badouze, mais je prononce Badou. C'est un surnom qui m'a été donné par un être cher, quand je vivais en France.
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