
Nouveau projet : une tranchée
Maintenant que les rosaces sont terminées, je me lance dans un nouveau projet qui me confronte à mes capacités physiques : je creuse une tranchée le long de notre cabanon de bois pour y planter des hémérocalles. Les hémérocalles m’attendent chez tantine, où elles résident depuis des années sur le terrain de la propriété. Le muret qui se trouve derrière elles risque de s’effondrer avec toute l’eau que nous avons eue en avril et en mai. Une partie dudit muret, d’ailleurs, s’est effondrée, écrasant ce faisant des rosiers sauvages. Avant que les travaux de réfection soient entrepris, ou encore avant que le muret s’effondre au complet, je me suis entendue avec tantine pour sauver la vie des hémérocalles. Je vais aller les chercher demain. Alors, aujourd’hui, je leur ai préparé un nid, en creusant la tranchée. Les premiers six pouces du sol, le long du cabanon, sont couverts de gravier et de morceaux d’asphalte. En dessous, il y a de la terre brune tirant sur le ocre, mélangée à beaucoup de cailloux. J’ai creusé un bon deux pieds de profond. Denauzier et moi allons remplir la tranchée avec de la terre provenant de la partie cultivée de la propriété, à côté de la maison. Elle est déjà engraissée et prête à être ensemencée. Les hémérocalles vont probablement s’y plaire. Avant d’entamer ma corvée, ce matin, j’ai demandé à mon mari de me prendre en photo. Je pensais que j’en aurais pour des jours à creuser, mais finalement je n’en aurai eu que pour une journée. La photo se veut un rappel d’une photo presque pareille, prise à presque pareille date l’an dernier. Je ne m’étendrai pas sur les détails vestimentaires parce que je sais que ça peut être lassant pour les lecteurs, je mentionne seulement que je porte encore cette année sur la photo mon pantalon Merrel –donc, il me fait encore–, et la belle chemise Van’s que j’ai achetée pour 25¢ au bazar de Côte-des-Neiges, et dont Emma m’a dit qu’elle m’allait bien. À propos du pantalon, j’ajoute que l’an dernier il ne me plaisait pas tellement, mais plus je le porte plus je m’y habitue au point, je dirais, de commencer à l’aimer. Voilà, c’est tout pour aujourd’hui.