Jour 864

J’étais ce matin dès 7h30 au CLSC pour des prélèvements sanguins. J’avais apporté une pile de Elle Québec afin que mes revues soient consultées par d’autres personnes que moi, dans la mesure où Denauzier ne les feuillette pas à la maison. J’ai déposé la pile sur une petite table de la salle d’attente, ni vu ni connu. Assez rapidement, j’ai pu constater avec satisfaction qu’une dame tenait entre ses mains le Elle Québec ayant Emma Watson en couverture, une autre dame Karine Vanasse, une plus vieille dame Caroline Néron. J’y étais pour quelque chose dans l’amélioration des conditions de notre heure d’attente avant de nous faire piquer.
J’avais plusieurs choses à faire après les prélèvements et je ne suis rentrée à la maison qu’en fin d’après-midi. J’ai répondu à des courriels et j’ai téléphoné à quelques personnes, avant de me lancer dans les masses et les enrobages de masses de rosaces.
De 841 spécimens numérotés, je suis maintenant rendue à 1064. La coïncidence d’obtenir un nombre final de 2200 masses ne tient plus la route, je pense me rendre à presque 3000.
Pendant que j’étais penchée sur ma toile, j’écoutais distraitement un reportage qui faisait état de l’avance de Marine Le Pen dans les sondages, à quelques jours du 2e tour des élections présidentielles. Je n’ai pas suivi ce dossier de près et je ne sais rien d’Emmanuel Macron sinon qu’il est jeune et qu’il privilégie le centre, n’étant ni à gauche, ni à droite. Je ne le connais pas, mais entendant que Marine le rattrapait dans les intentions de vote, j’ai eu peur pour lui.
Je perçois Marine comme un être menaçant et dangereux, et Emmanuel, au contraire, comme un être pur et bon. S’il est élu, il se retrouvera rapidement au plus bas dans les sondages et Marine aura le champ libre pour se faire valoir. La sensibilité de Macron, loin d’être un adjuvant, s’avèrera source de tiraillements, de questionnements.
Si Marine est élue, elle procédera avec arrogance en toute chose et personne ne sera capable de la freiner ou de la faire bifurquer le moindrement du chemin qu’elle s’est tracé. Elle ne souffrira en aucune manière et en aucun moment, son assurance innée faisant d’elle un être blindé contre les petites et les grandes défaillances. Si Marine est élue, Macron ne lui arrivera pas à la cheville dans son rôle de chef de l’opposition (à supposer qu’un tel rôle existe dans la législature française). Si Macron est élu, à l’inverse, il aura une Marine pitbull lui tournant sans arrêt autour des chevilles, une Marine infatigable qui le minera lentement peut-être, mais sûrement.
Là où je veux en venir, c’est que l’être bon, dans ma mythologie personnelle, représenté ici par Emmanuel, est constamment menacé par l’être méchant, représenté ici par Marine, dont le pouvoir est plus grand. L’être bon, sensible, équilibré, voire aimant, est menacé par l’être méchant qui n’est, lui, menacé par rien.
Dans la même veine, je regardais hier, sans le son, le film Diana à la télévision pendant que je m’entraînais sur mon tapis roulant. S’immisçant dans la vie d’un médecin chirurgien, Diana m’est apparue comme l’être frivole qui vient semer le trouble et je me suis entendu me dire dans ma tête :
– Ce n’est pas vrai ! Elle ne viendra pas nuire au travail de cet homme ! Seigneur, donnez-lui la force de repousser la princesse !

À propos de Badouz

Certains prononcent Badouze, mais je prononce Badou. C'est un surnom qui m'a été donné par un être cher, quand je vivais en France.
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