J’ai rêvé que je devais passer un examen. Le thème de l’examen, dans mon rêve, provient sûrement de ma fille qui doit en passer plusieurs dans les prochains jours. Elle était en semaine de relâche pendant mon séjour montréalais de la semaine dernière et tentait de se préparer pour les épreuves qui l’attendaient, qui l’attendent cette semaine, à partir de demain mercredi. L’examen était difficile à comprendre. Le thème de la difficulté s’apparente certainement encore une fois à la propre difficulté qu’a exprimée ma fille à y comprendre quelque chose en physique et en programmation. Sans oublier la biochimie et l’algèbre linéaire. L’examen tenait en plusieurs pages qu’il fallait feuilleter et fonctionnait à la manière d’énigmes. Par exemple, pour découvrir ce sur quoi portait la question six, admettons, il fallait se rendre à la page vingt-sept et lire toute la page afin d’y déceler un indice thématique.
– Je ne m’en sortirai jamais, me disais-je, passablement découragée.
Je regardais les jeunes dans la classe autour de moi, penchés sur leurs copies, écrivant avec vigueur leurs réponses aux questions qui ne les effrayaient pas. Je trouvais belle cette jeunesse. Je me disais qu’au même âge, dans la vingtaine, j’étais capable moi aussi de répondre avec aisance aux examens qui ont jalonné mes études littéraires. Mais des examens en études littéraires, c’est hyper facile, je ne retire donc pas grand mérite, dans la réalité, à avoir réussi ces tests haut la main.
– Je ne m’en sortirai jamais, me répétais-je, découragée, tout en me rendant compte, subitement, que j’étais assise sur les genoux de mon mari.
Je me disais alors que pour difficile que se voulait l’examen, les conditions, elles, se voulaient assouplies, afin de nous empêcher de sombrer dans le découragement. J’étais assise sur les genoux de mon mari et il me disait un peu où aller feuilleter dans le tas de feuilles.
Nous arrivions alors lui et moi le long d’un garde-fou installé devant un plan d’eau. Mon mari actionnait quelque chose à l’aide d’un bouton dissimulé sous la rambarde qui faisait en sorte que la grosse galette, qui flottait sur l’eau devant nous, se transformait en un village miniature. Une fumée jaillissait de la galette et, une fois dissipée, les maisonnettes devenaient visibles. Le thème de la galette provient, lui, de celle que j’ai vue au Jardin botanique, comme en atteste la photo ci-dessus.
– Avec ce village, avec ces petites maisons qui viennent d’apparaître, me disait mon mari, tu as en mains ce qu’il faut pour réussir ton examen.
J’étais désolée de ne pouvoir m’enthousiasmer et répondre la bonne affaire à la bonne question puisque je ne comprenais pas davantage.
Ensuite, le fils de mon mari m’attirait à l’écart dans une pièce d’une maison, pour que nous nous assoyions l’un à côté de l’autre.
– Que faisons-nous ici ?, lui demandais-je au bout d’un moment.
– Nous vivons notre amour, me répondait-il. À défaut de pouvoir nous exposer publiquement, prenons quelque temps ici, pour nous, ajoutait-il en mettant son bras autour de mes épaules.
– Bien voyons ! Je ne peux être, je ne suis pas, je ne désire pas être ton amoureuse !, m’exclamais-je avec vigueur, tout en regrettant aussitôt ma vigueur qui risquait de le heurter, tout en ressentant le besoin d’exprimer clairement les mouvements de mon cœur, si on peut dire cela comme cela.
– Ainsi donc, tu n’as pas envie de récolter ce que tu as semé, concluait le fils de Denauzier, déçu de me trouver si froide.
Récolter ce que j’ai semé, ce sont des mots empruntés à mon texte d’hier.
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