
Portes et mur accent.
Juste pour le plaisir de tester si j’étais capable de retrouver l’affiche, je me suis rendue à l’aéroport le lendemain. Bien entendu je ne l’ai pas trouvée, mais je me suis arrêtée à un café situé juste à côté des toilettes. J’ai demandé à parler au gérant pour vérifier s’il n’avait pas eu l’occasion de constater qu’un de ses employés aurait retrouvé une affiche où domine le bleu. Il a vaguement répondu non, mais je sentais qu’il mentait. Le lendemain j’ai encore appelé, j’ai redemandé à lui parler, je lui ai reposé ma question. Il m’a dit qu’il allait chercher et quand il m’a rappelée c’était pour m’annoncer qu’il avait l’affiche en sa possession. Du coup, je suis retournée à l’aéroport et, à la seule fin de commémorer ma victoire au détriment du pauvre gérant qui n’avait rien fait de mal, j’ai fait laminer l’affiche. Elle s’intitule Rodin & Michelangelo, A Study in Artistic Inspiration. Elle me plaît plus ou moins.
Sur le mur accent à peu près au centre de la photo, on trouve, encadrée de métal et entourée d’un passe-partout bleu, une gravure de chouchou faite à la maternelle et qui représente, bien entendu, une princesse accompagnée d’un prince. La princesse porte des lulus et une couronne et le prince a les cheveux droits dans les airs.
La pièce maîtresse du mur est une de mes créations faite l’hiver dernier, avec de l’acrylique sur papier en utilisant un gros pinceau, moi qui adore les très fins aux poils peu nombreux. C’est un mélange de forêt en hiver et de sinogramme, s’il faut trouver un sujet de représentation. Je voulais me sortir de ma zone de confort en peignant avec un gros pinceau aux poils rêches, sans réfléchir, mais tout en tentant de construire une composition équilibrée sans interrompre mon geste. C’est une étude, ni plus ni moins. Une étude sans suite. Une étude qui n’avait l’air de rien, mais une fois installée dans un bon vieux cadre IKEA, avec un passe-partout dans les tons de vert bien qu’il s’agisse d’un paysage d’hiver, et définie par la bordure noire du cadre, je trouve que le résultat est intéressant. Jamais personne cependant, en visite à la maison, n’a émis un commentaire à son sujet.
Enfin, à l’extrême droite sur la photo, et pour aller avec le blanc du sinogramme hivernal, j’ai cloué au mur une œuvre faite à l’acrylique sur un panneau de bois. Nous l’avons achetée Denauzier et moi à Victoria, d’une artiste originaire de l’endroit, amie des gens qui nous hébergeaient. Ma sœur n’y est pas tellement sensible et s’étonne même que je l’aie achetée, alors que je trouve, au contraire, qu’il émane une sensibilité qui me rejoint dans la manière dont sont tracées les trois masses. Elles représentent les trois stades de la vie, à savoir l’enfance, l’âge adulte et la vieillesse, mais je préfère ne pas y voir de représentation. L’artiste habite un quartier isolé dans lequel la nature est tellement luxuriante qu’on a du mal à y trouver les maisons. Elles sont cachées par des arbres géants. C’est grâce à l’ajout de cette acrylique victorienne que le mur dégage un peu d’intérêt. La maîtrise artistique y contrebalance la naïveté avec laquelle sont tracés les personnages princiers et le primitivisme de mes traits larges au gros pinceau rêche.
J’aime beaucoup ton œuvre au gros pinceau rèche !!! 🙂 ainsi que l’œuvre acheté à Victoria! J’Ai beau chercher… j’aurais aimé voir de plus près la princesse et le prince aux cheveux dans les airs de Chouchou!
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