Je n’ai pas voulu découvrir Plamondon sur la galerie arrière de l’appartement d’Emma. Alors, encore une fois en vitesse, j’ai ramassé mes affaires et je me suis mise à marcher, en ancienne Fitbitienne que je suis, jusqu’à la Côte-des-Neiges, direction la bibliothèque. J’ai fait ça, marcher jusqu’à la Côte-des-Neiges en recevant quelques gouttes de pluie, mais je me suis trompée de porte, je suis entrée d’abord chez Renaud-Bray. La tête pleine de lecture et de références littéraires, j’y ai acheté Marc Séguin, Les repentirs.
– Comme ça, me suis-je dit, quand je parlerai de lui dans mes textes, je saurai un peu mieux de qui je parle.
J’ai acheté Les religieuses, de Denis Diderot, parce que Major m’informe que Kundera vénère Diderot. Pour ma part je ne vénère pas mais j’ai beaucoup lu Kundera. De Diderot, j’ai lu il y a longtemps Jacques le Fataliste.
J’ai acheté Théa, de Mazarine Pingeot, juste parce que Mazarine est la fille de Mitterrand.
J’ai acheté le numéro 57, mai 2018, de la revue Fanity Fair – France sur laquelle apparaît Beauvoir en page couverture.
J’ai acheté un extrait d’un livre de Thoreau, Je vivais seul, dans les bois, parce qu’un jour j’ai ouvert ce livre dans sa version intégrale et je n’ai rien compris de ce que j’y ai lu sur l’équivalent d’une page ou deux, alors je voudrais me reprendre.
Mes mains peinant à contenir cette récolte, je suis allée m’asseoir sur un cube noir caché derrière un rayon de la librairie et j’y ai lu quelques pages des Repentirs. Je savais que je ne devais pas faire ça, parce que la lecture tranquille de Major allait en prendre un coup après que je me sois mise à Séguin, mais c’était plus fort que moi. J’ai lu trop vite, superficiellement, juste pour dire que je goûtais au texte, et que j’allais devoir le reprendre depuis le début, le reprendre en respirant normalement.
Au bout d’un moment, étant vêtue de mes pantalons courts, j’ai trouvé que l’air climatisé du Renaud-Bray me rafraîchissait pas mal les jambettes. Je suis allée payer mes achats et je me suis rendue, il était passé 17 heures, à la bibliothèque –où il faisait aussi froid qu’à la librairie. Là, j’ai feuilleté les pages qui sont consacrées à Simone dans ma revue, j’ai poursuivi Les repentirs en ouvrant le livre à peu près au milieu, j’ai lu le début de la préface de trente pages du livre de Diderot… j’ai lu quelques textes de Major, et rebelotte Séguin, Diderot, Simone… jusqu’à ce que je me rende compte qu’il était presque 19 heures et que je devais être à 19h30 au métro Georges-Vanier pour assister au concert du groupe de flûtes dans lequel joue Emma.
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