Les jeux de la subjectivité et des interprétations possibles. Denauzier, ému, me montre une vidéo sur Facebook. On y voit le visage d’un bébé en gros plan, assis dans sa chaise haute, une purée verte autour de la bouche, peut-être mange-t-il un mélange à base de pois verts. Il sourit à sa mère, ou du moins on pense que la voix féminine qu’on entend est celle de sa mère. La voix lui chante une chanson douce et répétitive en anglais. De souriant qu’il est au départ, le visage du nourrisson exprime progressivement un sentiment de tristesse. J’attends qu’il se passe quelque chose mais la vidéo n’est que ça, la transformation du visage allant du contentement vers la douleur. Au fur et à mesure que le visage se transforme, je me fais la réflexion que l’humain est décidément un descendant du chimpanzé car il me semble déceler des traits de chimpanzé de plus en plus marqués quand le visage devient triste. Puis la vidéo se termine.
– Même s’il n’a que quelques mois, l’enfant ressent l’amour que lui porte sa mère, me dit mon mari pour m’éclairer. Tu as vu comme son visage devient grave ? Le bébé ne parle pas, il ne comprend pas les mots, mais il perçoit l’ampleur et la force de l’amour qu’il reçoit.
– C’est extraordinaire, ai-je répondu, m’en voulant déjà de n’avoir pas plus de cœur.
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