Jour 607

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Lac Miroir, lunettes de star et couvre-chef de bébé, le 2 août 2018.

Ça y est, tout le monde est parti. Me voilà seule au chalet, dans le bois. Pas si seule en fait car les voisins sont là, j’entends leurs voix dehors pendant que j’écris ces lignes. Je suis installée à la table de la cuisine, face à la grande fenêtre qui donne sur le lac. Quelques rides se meuvent à sa surface, mais aucune feuille des arbres n’est agitée par le vent. Une voisine est passée devant notre chalet tout à l’heure, en kayak. Elle va venir me chercher demain pour une petite randonnée, probablement dans la baie pour observer les grenouilles et les nénuphars.
Nous étions cinq jusqu’à tout à l’heure dans notre chalet. Mon mari bien sûr, son fils, la femme de son fils, leur fillette de deux ans et demi. Et moi. Mon premier geste, une fois seule, a été de brancher mon ordinateur pour publier un texte. Mon ordinateur est branché, mes doigts tapent sur le clavier, mais aucun thème ne se manifeste. Je vais donc commencer par décrire ma tenue, c’est un sujet inépuisable.
Je porte le chapeau de notre petite-fille. Elle ne voulait pas le mettre pendant notre tour de ponton, or le soleil dardait ses rayons pas mal fort. Comme j’ai un instinct infaillible à l’égard des enfants, je me suis dit qu’il suffirait que je me le mette sur la tête pour qu’elle ait envie de le récupérer et de le porter. Bien entendu, il n’en fut rien. La bordure à volant rose devrait normalement me protéger la nuque. Elle arrive tout juste à encadrer mes lunettes. On aperçoit, discret dans le jaune de mes cheveux, le jaune de mes anneaux aux oreilles. Et on ne peut pas ne pas voir le jaune de mes cheveux en balai. Sous le menton, la sangle du chapeau. Pour vêtement, un haut sans manches qui m’a été donné par ma belle-sœur il y a maintenant un bon bout de temps. Plus de dix ans c’est sûr. Mon ex-belle-sœur, d’ailleurs.
Je me disais justement, lors de notre promenade en ponton, que je n’avais plus de plaisir à acheter des vêtements. Ils se ressemblent tous, ils sont rarement exclusifs à moins d’y mettre le prix, et même quand ils sont exclusifs et qu’on y met le prix ils ne me plaisent pas pour autant. Je me faisais cette réflexion parce que j’étais, sur le ponton, en train de penser au mariage de ma belle-fille, à savoir la fille de Denauzier, début septembre. Après avoir envisagé la confection d’une robe à partir d’un patron, et entamé les premières démarches pour trouver un tissu approprié, j’ai laissé tomber ce projet, trop compliqué. Je vais donc, je pense, me rabattre sur une robe noire en tissu extensible, longue aux chevilles, dont il a déjà été question dans ces chroniques. Il s’agit d’une robe qui m’a été donnée par Bibi, qui se l’était fait donner par une amie. Je m’étais fixé le défi de la porter à chacun de mes anniversaires, jusqu’à ce que je n’entre plus dedans. Mes lecteurs ne se souviennent probablement pas de cette excentricité. J’entre encore dedans, en masse, mais, pour une raison et pour une autre, je n’ai pas respecté mon défi. La robe m’attend, pliée dans un tiroir que je n’ouvre jamais. Si elle plaît à Denauzier, si Denauzier pense que je peux porter du long sans faire ombrage à la mariée, si elle n’est pas déformée à force de n’avoir pas été portée, je vais me contenter d’acheter une paire de chaussures, et puis voilà. Je vais aussi me faire teindre les cheveux plus foncé, disons noisette. Et porter le sautoir que j’ai acheté de la potière le jour de mon anniversaire, en avril dernier.

À propos de Badouz

Certains prononcent Badouze, mais je prononce Badou. C'est un surnom qui m'a été donné par un être cher, quand je vivais en France.
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2 réponses à Jour 607

  1. Jacques Richer dit :

    J’adore tes cheveux sur cette photo!

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