Donc, hier, quand la patronne est sortie de chez moi, je me suis dit :
– Ça y est, parfait, je peux pleurer et m’en donner à cœur joie.
Je ne savais pas où m’installer pour pleurer. Nous venions de passer la dernière heure dans la cuisine, juste bien placées pour profiter du courant d’air qui circule de la porte du balcon avant jusqu’à la porte du balcon arrière.
– On est vraiment bien chez toi, a d’ailleurs dit la patronne en soulevant ses cheveux pour s’aérer la nuque.
Alors je suis venue m’installer pour pleurer à l’endroit où je suis en ce moment tapant ces lignes, à savoir dans le bureau avant, face à mon portable. J’ai commencé à pleurer, le visage tordu par des rictus inconfortables. Je me suis mouchée, j’ai vu se déposer sur les verres de mes lunettes les particules de sel de mes larmes. J’ai enlevé mes lunettes parce que je ne voyais plus rien. J’ai commencé à hoqueter.
Le gros motton de douleur n’avait pas commencé à s’amollir dans ma poitrine que l’idée m’est venue d’écrire un nouveau RVM, après une interruption de quelques jours. J’étais craintive parce que lorsque je me sens dépressive, je ne suis pas capable d’écrire.
Maudit bâtard, ce RVM – 27, c’est en plein ce qu’il me fallait. Je me suis mise à m’intéresser aux mots, celui-ci est-il mieux placé avant ou après celui-là ? Est-ce que je respecte la concordance des temps et la chronologie des événements ? Ai-je alourdi avec 48 adverbes, auquel cas j’en enlève quelques-uns ?
Ça faisait déjà un moment que je ne pleurais plus quand je m’en suis rendu compte.
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Badouziennes
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Qui est Badouz ?
Une autrice illustrement inconnue !
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L’écriture accapare ton esprit. C’est bien. Un esprit qui est libre de vagabonder… ça capte trop de signaux, ça diverge dans tous les sens, c’est épuisant à la longue… Rien pour aider à faire face à des douleurs persistentes.
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Les douleurs de mon coeur prennent tout leur double sens en cette période de ma vie !
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