Jour 1 922

Dans le texte d’hier, j’ai au moins inséré de nouveaux thèmes qui pourront éventuellement être réutilisés. C’est ma spécialité, la réutilisation des thèmes, dans une perspective de distorsion. Le chien est au nombre des nouveaux thèmes, le croque-monsieur, la serviette de table en papier.
Les thèmes, depuis le temps que je les rabâche, sont bien connus de mes lecteurs : la recherche de ma voie, la quête existentielle de ma personne, la reconnaissance –ne serait-ce que par moi-même– de mes talents. Je considère que ce sont mes trois thèmes principaux. À cet égard, je pose sur mes textes un regard bien différent de celui de l’éditeur qui retient essentiellement de mon parcours –mais il faut dire qu’il n’a pas encore lu le tome 2– le thème de la recherche d’un compagnon de vie, parallèlement à celui de la tristesse de me vivre seule.
Ces trois thèmes principaux qui me sont chers, je les fais varier en masse : donc nous pouvons parler de thèmes et variations. Ainsi, parfois je cherche ma voie, parfois ça ne m’intéresse pas de la chercher, parfois je laisse quelqu’un décider de ce qu’elle est, souvent je désire la trouver dans un sentiment d’urgence, parfois je me dis que je dois être en plein dedans et que le seul problème c’est que je ne m’en rends pas compte.
La même chose pour la quête existentielle : que vais-je trouver au carrefour de la Sibérie –rappelons-nous l’épisode russe– selon que je tourne à gauche, ou à droite –variation du côté.
Idem mes talents : comment ça se fait que je ne suis pas une auteure reconnue ? Bof, tant pis si je ne le suis pas. Si je l’étais, je serais moins authentique, mais aurais-je pu être aussi authentique l’ayant été ?
J’introduis aussi, ici et là, des thèmes secondaires, adjuvants aux thèmes principaux, pour que le lecteur ne tombe pas mort d’ennui : mon ami Arthur qui ne m’a pas reconnu la semaine passée, mais il faut dire que je me suis fait couper les cheveux depuis notre dernière rencontre, sa Jaguar qui de bleu poudre est devenue blanche –variation de la teinte.
Il y a des thèmes cependant qui demeurent immuables : ma Sonic me plaît comme au premier jour. Emma sera toujours au centre de ma vie et de mon cœur. Je ne me prends pas au sérieux, mais la vie, oui. Et les amours aussi.
Cela étant explicité, car trois lecteurs aujourd’hui m’ont demandé à quoi avait bien servi le texte d’hier, dans la mesure où il ne fait rien avancer, diégétiquement, cela étant donc explicité, on comprend mieux, maintenant, que le texte d’hier n’avait pour fonction que de laisser s’exprimer des nouveautés : le chien, le croque-monsieur, la serviette de table. Mon thème préféré de ces trois nouveaux est la serviette de table, car faisant fi de la lourdeur de mes questionnements et de mes répétitions, elle s’envole, légère, coquine, m’obligeant à me lécher les doigts.

À propos de Badouz

Certains prononcent Badouze, mais je prononce Badou. C'est un surnom qui m'a été donné par un être cher, quand je vivais en France.
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